lundi 29 novembre 2010

Du sang sur la neige

Dernièrement, j’ai regardé le film suédois Låt den rätte komma in (Let the Right One In en anglais ou Morse (!) en français). Ça faisait un moment que je voulais le voir. Tout d’abord, parce que c’est suédois (la Scandinavie et moi, on a une longue histoire d’amour qui dure depuis des années, même si je n’y suis encore jamais allée). Ensuite, parce que ça parle de vampires, que c’est reconnu par la critique et que le résumé m’attirait beaucoup.

C’est l’histoire d’un garçon de 12 ans, Oskar, qui est le souffre-douleur de ses camarades de classe. Il n’a aucun ami jusqu’à ce qu’il rencontre Eli, une étrange fillette qui vient d’emménager dans l’appartement à côté du sien et qui, en fait, est un vampire. Tous les deux se lient d’une très profonde amitié tandis qu’Oskar essaie de se montrer de plus en plus courageux à l’école. 


Film d’horreur, histoire d’amour, drame social… On ne sait plus trop dans quelle catégorie le mettre, mais on ne peut faire autrement que de tomber amoureux des personnages et d’être touché, secoué, ému par leur parcours. Je me suis particulièrement attaché à Oskar, qui semble si petit et vulnérable quand les autres s’en prennent à lui – surtout dans la fameuse scène de la piscine à la fin du film. La petite Eli ne m’a pas non plus laissée indifférente avec son air mystérieux et son regard coupable.

Les personnages, donc, sont la première raison pour laquelle le film est si bon. La deuxième, c’est définitivement la photographie. Les décors extérieurs sont particulièrement superbes avec la neige, la belle lumière hivernale et les prises de vue stables qui donnent une impression d’immobilité absolue. Tout semble si froid, si immobile, presque gelé. Le rythme du récit concorde d’ailleurs tout à fait avec ces images : lent, tranquille, sans bousculade dans l’intrigue ni revirement tiré par les cheveux. J’aime bien ce genre de film où il ne se passe pas un million d’action à la minute, où on prend le temps de nous montrer de belles images immobiles, où les personnages ne sont pas des pions mais plutôt des êtres à part entière. À la fin, bien après le générique, on se sent encore ému, presque hypnotisé. 

Et puis, à travers toute cette belle histoire d’amitié/amour grandissante, il y a bien deux ou trois scènes qui m’ont arraché quelques frissons. C’est pratiquement un exploit, parce qu’il est bien, bien rare qu’un récit de vampires me cause le moindre soupçon de peur (mis à part quelques sursauts vite oubliés dans certaines scènes de True Blood). L’image du visage d’Eli et surtout les bruits qui l’accompagnent quand elle a faim ou quand elle se nourrit ont suffi à me causer un petit retournement d’estomac et un bon redressement de poils de jambe!

Je me suis rendu compte après avoir vu le film qu’il s’agissait d’un roman de l’auteur suédois John Ajvide Lindqvist qui a été traduit en français sous le titre Laisse-moi entrer (2004), et laissez-moi vous dire que j’essaierai par tous les moyens de mettre la main dessus! Il y a également un remake du film suédois qui a été fait… par les Américains, bien sûr! dit-elle d’un ton plein d’amertume et de frustration. La version américaine (qui s'appelle Let Me In) est sortie cette année. Un jour, je le verrai, même si c’est avec un peu de réticence. J’ai lu les critiques, et bien sûr tout semble plus simple, plus expliqué, moins poétique… question que l’Américain moyen comprenne bien de quoi ça parle! Passons, passons. 

Ah, si vous voulez voir le film (l’original), il faut ABSOLUMENT le regarder en suédois! C’est une langue tellement belle, vous le ne regretterez pas. Rien de mieux pour vous donner envie que de jeter un oeil et une oreille à la magnifique bande-annonce, dans laquelle on entend tout de même très peu (malheureusement) de suédois :



Bon, et pour finir en beauté, je vous laisse sur cette citation pêchée dans une critique du film qui résume très bien la situation : « It's everything Twilight wanted to be but wasn't : beautiful to gaze at, achingly romantic, emotionally involving, unexpectedly terrifying. » Vlan dans les dents, Twilight!

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